Je n'ai jamais eu le truc pour parler aux gens, je n'ai jamais eu cette facilité à aligner des mots pour toucher quelqu'un ou rester poli. J'ai toujours eu du mal à parler à mon prochain, lui dire ce que je ressentais envers lui. La plupart du temps c'est mon esprit qui parle sans que je m'en rende compte débitant tout un tas de mots sans que je puisse les empêcher de sortir ce qui me valut ce trait de caractère nommé la franchise. Mais il arrive que quelques fois mon cerveau se convertisse bien vite en machine à sexe s'alliant avec mon entrejambe au moindre mannequin qui puisse attirer mon attention. Mais aujourd'hui j'ai changé de ce côté-là et j'essaie de rester "stable", une relation à la fois. Uh... Relation ? Oui c'est bien ça hein ? Nouveau ça pour moi aussi, mais on s'y habitue au final. C'est comme avant après tout, c'est juste que ça reste la même personne à mes côtés, avec des avantages et des inconvénients, parce qu'il en faut, en plus. Ce qui m'a changé ? Ce qui a fait disparaître le Dom Juan ? Je dirais que l'Afghanistan a changé pas mal de choses. Ouais je sais je radote... Non je ne suis pas vieux ! ... Non ! Je ne suis pas un soldat, je ne suis pas en service là-bas. J'étais là-bas à la base pour leur protection, pour leur fournir des armes et de quoi se défendre mais... *soupir* J'ai fait erreur, et certains me l'ont bien fait remarquer, j'ai commencé à voir les choses autrement, à regarder plus ce qui se trouvait autour de moi, à ma portée.

Pepper Potts était sans contestation l'une des choses les plus précieuses que j'avais, une amie loyale et fidèle en qui je pouvais placer toute ma confiance, je pouvais lui confier absolument tout, je savais qui elle était et elle ne me trahirait jamais, j'en étais persuadé. Après être rentré de ces trois mois de captivité j'ai vu les choses sous un autre angle et ma "relation" avec Potts également. Elle était là, toute à moi, alors pourquoi se torturer inutilement encore et encore et jouer à ce jeu stupide plus longtemps ? Cela marcha dans le sens et tout ceci changea encore beaucoup de choses. Je n'avais qu'elle, disons qu'elle fut ma raison de vivre pour de longs mois, voire années, je ne sais plus. Le temps à ses côtés importait peu, elle avait sur moi un tel pouvoir que je ne me rendais même pas compte que plus je restais avec elle plus le danger était grand. Elle a faillis se faire tuer... De nombreuses fois. Stane, Vanko, Killian et maintenant ça ? "Ça" c'est quand elle s'est faite attaqué et kidnappée par des terroristes récemment, s'en sortant d'une blessure dans le ventre presque mortel la laissant dans l'inconscience pour deux semaines qui furent pour moi comme deux semaines en enfer. Je ne savais pas quoi faire, seulement que je n'étais pas aussi capable que je me serais cru pour la protéger. Damn... Renoncer au pur bonheur à ses côtés pour qu'elle vive. Je voulais simplement qu'elle soit heureuse, c'est tout ce que je souhaitais, et elle n'aurait pas une vie tranquille à mes côtés, je ne la méritais pas. C'est une femme posée, que ferait-elle avec le gamin milliardaire que je suis ? J'ai pris mon courage à deux mains, je lui ai dit de partir, loin de moi. J'ai été inhumain, je m'en veux aujourd'hui encore, je m'en mordais la joue presque jusque au sang. Je détestais la blesser et pourtant c'était ce que je faisais. J'avais dû renier mes fort sentiments à son égard pour lui balancer à la figure un magnifique "dégage" qui me donnait la nausée rien que d'y penser. Je ne pouvais imaginer ma vie quotidienne sans elle.

Ce matin la maison est vide, je suis le seul être humain à l'intérieur. Il y a quelque chose de changé dans l'atmosphère. Quoi ? Allez savoir. Je ne saurais dire si c'était le son de ses talons dans l'escalier menant jusque ici dans mon atelier, ou bien peut-être sa voix criant mon nom à travers toute la villa avec ce ton particulier dans sa voix qui signifiait que j'allais me recevoir des coups de stylo sur le crâne pour avoir -encore- fait une connerie. Je dirais davantage que c'est ce parfum à la pêche qui traînait autrefois ici et là et qui me redonnait le sourire. Ce parfum qui m'attirait indéniablement vers elle pour laisser mon nez se cacher derrière son oreille, dans ses cheveux, le long de sa peau, enivrant chaque partie de mon être. Et là il n'y avait rien. Aucun son familier venant du salon, aucun bruit aucune voix, aucune odeur particulière sinon celle des pièces de métal présentes en grande quantité qui donnait une ambiance plus que vide. Quelque chose manquait. Quelqu'un me manquait. Je n'étais pas bien. Tous ces petits détails avaient été mon quotidien pendant plus de dix ans. Et je venais de réduire à néant ces dix ans, j'étais seul. Je n'aimais pas être seul.

Je m'endors malgré moi... Mes yeux sont rouges. Pourquoi ? Pourquoi ces saloperies d'armures me regardent ? C'est de leur faute si j'ai dû éloigner Pepper non ? C'était Iron Man ou Virginia Pepper Potts. J'ai choisis, à contrecœur. J'ai... je crois que je vais... Enfin je vais juste... M'arrêter là avant de me faire davantage souffrir. Hm. Elle avait peut-être raison. Peut-être que j'avais un cœur, et il battait pour elle, j'en souffre aujourd'hui. Demain ça ira mieux, c'est ce qu'on dit. Mais demain j'aurais changé. Négativement. Je suis désolé, mais je dois me ressaisir, je dois prendre les choses en main, je ne veux plus être faible, quitte à ne plus avoir de cœur. Il est parti avec elle je crois bien de toute manière. Et même si cela veut dire prendre les bonnes et les mauvaises décisions... Je n'ai pas su protéger Pepper, pourrais-je protéger la population ?